mardi 15 septembre 2009

Vaincre, gagner ou réussir

Pour vaincre, il vous faut un adversaire que ce soit un ennemi ou une peur,
et pour réussir il vous faut une envie, un objectif, un pas que vous avez décidé de franchir.
Mais pour gagner alors, vous faut-il absolument combattre quelqu'un ou quelque chose ?

Je me souviens de ma jeunesse ou la télévision diffusait " Kung Fu ", une série ou un moine shaolin excellait en tous arts martiaux et était capable de mobiliser de telles forces intérieures qu'il gagnait à tous les coups.
Il gagnait, oui, mais seulement lorsque la victoire permettait de rétablir une justice, une équité : il se battait pour protéger les valeurs et les innocents. Mais je dis qu'il gagnait : peut-être n'êtes vous absolument pas d'accord avec ce terme et cette vision des comportements.

Encore une question de sémantique ou de signification des mots : gagner est-ce écraser l'autre ou est-ce se dépasser soi-même ?
Pour moi, il convient d'abord d'avoir une vue juste sur la société et les attitudes de chacun. Tous, nous agissons selon nos connaissances, nos acquis, nos croyances. A chaque pas nous réagissons selon le point de compréhension que nous avons pu atteindre.

Souvent, en étant tout à fait sûr de nous, complètement de bonne foi, nous nous trompons. Il nous faut quelques enseignements, quelques expériences et quelque temps plus tard, parfois quelques années, nous nous rendons compte qu'il peut y avoir un autre angle de vue, et qu'effectivement ce dont nous étions autrefois persuadé, ne recouvre plus la même vérité.

Moi, je me souviens du discours d'un coach sportif qui enseignait des attitudes de mépris ou de dénigrement devant conduire à déstabiliser l'adversaire. Je n'ai pas été capable de cela. J'avais toujours l'impression d'être malveillant et de ne plus mériter moi non plus de remporter une bonne place. Mon cerveau avait besoin de récompense, mais pour cela il me fallait me comporter proprement, en respectant mes adversaires, en me respectant, pour qu'ensuite je puisse prétendre à un juste retour de la nature.

Et bien sûr, lorsque nous nous sentons agressé, nous commençons par nous défendre en mobilisant nos énergies en fonction du degré d'agression que nous ressentons. C'est un combat pour exister, pour préserver notre intégrité, mais les réactions sont parfois si violentes que nous ne donnons pas du tout l'image que nous voudrions que les autres aient de nous. Avez-vous par exemple déjà assisté aux invectives entre deux conducteurs plus ou moins irascibles qui se sont affrontés dans un carrefour au sujet d'une priorité non respectée !!! C'est vraiment instructif sur les extrémités auxquelles nous pouvons arriver pour des situations de bien maigre importance.

Je crois plutôt que nous avons le besoin impératif de nous réaliser, d'atteindre un équilibre ou esprit et physique sont en harmonie, un équilibre stable et soyeux.

Une fois le corps solide et l'esprit calme, nous pouvons nous défendre plus efficacement si nos droits sont menacés. Nous prenons alors le temps de regarder et d'analyser le plus sereinement possible, ainsi nos réactions peuvent être adaptées à l'importance de l'événement et surtout à la manière dont nous souhaitons nous comporter, à l'attitude que nous voulons afficher.

Nos actions correspondent alors à nos choix et non plus à nos seuls réflexes. Et bien sûr, nous sommes plus efficaces ; le dicton populaire, toujours emprunt de sagesse, ne dit-il pas : " un homme averti en vaut deux ".

Nous pouvons alors gagner, c'est à dire nous accomplir, nous développer dans un jeu constructif avec nos partenaires ou chacun vise le meilleur de lui-même dans une saine émulation source de progrès personnels et de découvertes collectives.

Que vivent longtemps la confrontation et l'envie d'évoluer, ce sont des facteurs de changement qui nous garantiront le plaisir de l'aventure et la joie de tenter toujours quelques expériences positives. Je vous souhaite d'oser vivre vos envies et d'offrir encore quelques occasions d'apprentissage et de partage.

Cordialement, Patrick
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